Réussir son carrelage
Porosité, résistance et qualité des carreaux
La réussite d’un carrelage commence par la sélection des carreaux. La porosité constitue un critère déterminant, car un carreau très poreux absorbe facilement l’eau, les graisses et diverses salissures. Ce type de matériau se tache plus rapidement et convient plutôt aux zones peu exposées aux projections ou aux produits ménagers. À l’inverse, une faible porosité améliore la résistance aux taches et facilite l’entretien au quotidien.
La résistance à l’usure et au poinçonnement dépend du contexte d’utilisation. Dans une entrée, un couloir, un escalier ou un séjour, le carrelage supporte un trafic important et la présence de mobilier susceptible de marquer la surface. Les carreaux doivent alors présenter une bonne tenue mécanique et une usure limitée dans le temps. En cuisine et en salle de bains, la priorité se porte davantage sur le comportement à l’eau, à la vapeur et aux agents chimiques contenus dans les produits d’entretien. Un carrelage adapté à ces pièces combine une surface résistante aux taches, une bonne adhérence et une finition capable de supporter les nettoyages répétés.
La qualité des carreaux se lit également sur l’étiquetage. Un code couleur distingue le premier choix, généralement associé à une surface sans défaut visible, du deuxième choix qui accepte de légers défauts d’aspect, et du troisième choix qui comporte des défauts plus marqués. Certains lots dits commerciaux regroupent les deux premiers niveaux de qualité. La cohérence visuelle de la surface dépend du soin apporté à ce choix, en particulier pour les pièces les plus ouvertes.
Calepinage, mosaïque et mise en valeur des volumes
L’esthétique d’un carrelage ne dépend pas uniquement du prix au mètre carré. La réflexion sur le calepinage, c’est à dire la disposition des carreaux, joue un rôle majeur. Le format, le motif et la couleur peuvent être combinés pour composer des fresques sobres ou très graphiques. Des carreaux de dimensions différentes, associés avec mesure, créent des rythmes visuels et dynamisent les surfaces. Les frises et les bordures soulignent un alignement d’éléments sanitaires ou délimitent les zones fonctionnelles d’une pièce.
La mosaïque ouvre un champ d’expression plus large. Elle se compose soit de fragments de carreaux irréguliers en céramique, marbre, terre cuite ou émaux disposés pour former un décor, soit de petits carreaux réguliers montés sur trame papier ou filet. Ces plaques préassemblées facilitent la mise en œuvre de dessins complexes, tout en garantissant un espacement homogène des joints. Les plinthes, nez de marche et frises coordonnés prolongent le motif au sol et sur les murs, ce qui renforce la cohérence du projet.
Le carrelage influe aussi sur la perception de l’espace. Dans une pièce réduite, des carreaux de teinte claire associés à une pose en diagonale donnent une impression d’agrandissement. La direction de pose peut également accompagner ou corriger la perception des proportions. Une pose orientée dans le sens de la largeur contribue à visuellement élargir une pièce longue et étroite, alors qu’un calepinage dans le sens de la profondeur accentue la notion de distance.
Hauteur de pose murale et zones à protéger
Sur les murs, la hauteur de carrelage se détermine en fonction de la configuration de la pièce et de la présence éventuelle d’un faux plafond. Sur un mur de grande hauteur, une frise ou un listel permet d’interrompre une surface carrelée trop uniforme et de structurer le décor. Lorsque le plafond se situe autour de 2,80 mètres, un carrelage montant jusqu’à environ 2 mètres, avec une frise placée vers 1,80 mètre, crée un équilibre entre parties carrelées et surfaces peintes. Dans une pièce plus basse, vers 2,50 mètres, il reste possible de carreler jusqu’au plafond tout en conservant une frise à hauteur intermédiaire afin de rythmer la paroi.
Certaines zones nécessitent une protection renforcée. Autour de la baignoire, la hauteur de carrelage atteint au minimum le niveau des projections, soit environ 1,40 mètre. Dans une douche, la protection monte habituellement jusqu’à la pomme de douche, soit près de 1,80 mètre, voire jusqu’au plafond dans le cas d’une douche à usage intensif ou dans une pièce peu ventilée. La continuité du revêtement et des joints limite les infiltrations et simplifie l’entretien.
La réussite d’un carrelage repose ainsi sur l’association de carreaux adaptés à l’usage, d’un calepinage cohérent et d’une hauteur de pose réfléchie. La qualité perçue dans le temps dépend autant de ces décisions initiales que de la nature même des matériaux choisis.